Recherche de formations, gestion du stress, inscription et formulation des vœux… Tiphaine Yver, consultante indépendante en orientation scolaire, livre tous ses secrets aux lycéens, à l’occasion de l’ouverture de la plateforme Parcoursup. Le « go » est lancé pour Parcoursup ce mercredi 20 décembre 2023, et avec lui une longue période de stress pour les lycéens se destinant à des études supérieures. La plateforme ouverte, il ne reste que quelques semaines aux futurs étudiants pour réfléchir à leurs vœux de formations. Ils pourront les formuler dès le 17 janvier 2024. En attendant, voici les conseils de Tiphaine Yver, consultante indépendante en orientation scolaire pour les 14-25 ans en Bretagne, pour appréhender au mieux Parcoursup et préparer ses vœux. Que pensez-vous des nouveautés apportées à la plateforme cette année, à savoir la possibilité de créer un compte dès la seconde et d’avoir davantage d’informations sur les formations ? J’ai hâte de découvrir les nouvelles fonctions, comme l’outil qui va permettre de comparer les formations. Concernant les élèves de seconde, ils auront la possibilité de déjà identifier des formations, de suivre leur évolution… C’est une super amélioration. Il y a aussi beaucoup plus d’informations maintenant. Parcoursup est un outil intuitif, précieux. Il y a beaucoup d’informations mises à disposition des lycéens sur Parcoursup. Lesquelles regarder en priorité ? Il y a des informations précieuses, qui vont aider les jeunes à définir leurs vœux de formations : la présentation des formations, les dates des portes ouvertes, les critères d’analyse des dossiers, les poursuites et débouchés, le taux d’accès, les frais d’inscription… Tout cela pour environ 23 000 formations. Pendant les vacances de Noël, il faut travailler sur la connaissance de soi, profiter des rassemblements familiaux pour demander comment les autres me perçoivent. Toutes les formations figurent-elles sur Parcoursup ? Il y en a d’autres hors Parcoursup, qui peuvent être de bonnes écoles, mais il faut vérifier. Avec les formations qui ne sont pas sur Parcoursup, il faut être plus vigilant. Comment les lycéens peuvent-ils mettre à profit les vacances de Noël ? Il faut profiter de ces quinze jours pour définir en amont le projet d’orientation. Il faut travailler sur la connaissance de soi, « savoir qui je suis pour savoir ce que j’aime », profiter des rassemblements familiaux pour demander comment les autres nous perçoivent. On peut aussi se poser des questions : dans mes activités extrascolaires, est-ce que je suis leader, est-ce que j’analyse, est-ce que j’aime l’art ? Dans les jeux vidéos, est-ce que je préfère l’histoire, le graphisme ? Pendant la crise sanitaire, est-ce je me suis intéressé à l’aspect économique, médical ou social ? Poser toutes ces questions autour d’une table, c’est plus sympa. Et ensuite, il faut poser sur papier différentes thématiques. Une fois les centres d’intérêts identifiés, qu’en fait-on ? Ils permettent de définir des secteurs. Et là, on a des ressources digitales. On peut chercher des vidéos concrètes sur des jobs de ces secteurs et on se demande si on se voit y évoluer au quotidien. Ensuite, il faut chercher des formations qui peuvent mener à ces filières. Est-ce que c’est grave si, en janvier, un lycéen ne sait toujours pas vers quoi s’orienter ? Grave, non. Ils ont jusqu’à la mi-mars pour formuler des vœux. Il faut renforcer sa connaissance en soi. Rien que de demander aux parents leurs missions du quotidien, au travail, peut être utile. Contre le stress, le mot d’ordre, c’est anticiper. Avez-vous des conseils pour gérer au mieux le stress durant cette période ? Il faut être dans l’anticipation de la formulation des vœux, et aussi de la rubrique activités et centres d’intérêts. Cette dernière est facultative mais fortement conseillée. Les lycéens ont jusqu’à avril pour la remplir. Le mot d’ordre, c’est anticiper. Les ados ont tendance à voir à court terme. Là, ils ont aussi le bac en tête, ça fait beaucoup de choses. Comment les parents peuvent-ils aider ? Ils peuvent accompagner aux portes ouvertes, afin de visualiser l’ambiance des établissements, voir si le contenu pédagogique correspond à leur enfant. Sans mettre la pression, avoir une vue globale sur le calendrier et demander à leur enfant d’anticiper. Faut-il donc aller aux journées portes ouvertes, aux salons d’orientation… ? Les portes ouvertes sont très utiles pour se projeter dans l’ambiance, discuter avec des étudiants… Et dans la lettre de motivation, s’être déplacé aux portes ouvertes fait la différence. Cela permet aussi de conforter son projet. Concernant les salons, oui si le projet de formation est abouti. Sinon, c’est la jungle. On ressort perdu.
Article écrit par ©Stéphanie Ranchin , le Jeudi 21 décembre 2023 à 11h